
Cet ouvrage analyse la réception de la lecture du roman Atala de Chateaubriand au sein d’aires culturelles variées. Le postulat est que la réception de la lecture se fait à deux niveaux : un niveau individuel, défini par les théoriciens de la réception (comme Eco, Jauss…), et un niveau communo-culturel. En effet, chaque mot que lit l’élève-lecteur déclenche en lui un phénomène de mémoire collective, issu du patrimoine culturel de sa communauté. Le texte devient alors comme un pont culturel entre les lecteurs.
ISBN 978-2-296-12800-2
Pour une réception communo culturelle de la lecture
Éditeur L’Harmattan
Date de publication10/12/2010
CollectionEspaces Littéraires
Nombre de pages276
J’aime ce livre pour l’écoute à laquelle il invite. Christine Lara y déploie une capacité d’écoute de ses élèves qui invite à entendre la riche personnalité de chacun à travers ce que la lecture d’un classique de la littérature peut faire naître de découvertes sur le monde. Christine Lara a enseigné Atala de Chateaubriand tout autour de la terre, des Antilles à l’Île-de-France, en passant par les îles du pacifique ou de l’océan indien. Elle est la professeur de français que l’on rêverait tous d’avoir eue dans son enfance. De ces lieux multiples, de ses classes où la parole vibre de passion, Christine Lara a fait naître ce livre riche d’enseignements. À qui s’y attarde en lecture active en recherche de méthode éducative ou par une lecture amatrice et détendue au rythme des reflets du soleil sur la page cet ouvrage apporte infiniment. J’aime ce livre que je lis et relis pour y puiser matière à transmettre dans mes ateliers d’écriture, pour y trouver quelques fructueux paragraphes invitant à mieux écouter le vaste monde de formidable complexité. Ce livre, j’aurais envie de rebaptiser « Pour une réception humaine (pédagogique et réflexive) d’Atala de Chateaubriand » fait partie des ouvrages que tout passionné de littérature devait avoir dans sa bibliothèque, que tout professeur de français doit avoir parcouru, au moins une fois dans sa vie. Qu’est-ce qu’un lecteur bricole avec ses lectures d’un texte ? Derrière cette simple question résonnent bien des territoires qui méritent d’être écoutés, bien écoutés, davantage écoutés et entendus (car pour prétendre comprendre, il faut d’abord écouter). Et le silence du livre de Christine Lara dans ma bibliothèque à l’instant mérite assurément d’être entendu il est riche d’enseignements. Ce livre j’en parle volontiers autour de moi à l’occasion de conversations passionnées. Je ne l’avais pas encore fait ici sur mon blog. Je le fais aujourd’hui. Vous savez, un livre est exigeant (on ne peut rien lui refuser, il exige parfois d’être mille fois relu). Cet ouvrage mérite assurément d’être lu et relu en 2022 alors que tant et tant de relecture attendent leurs lecteurs pour inviter à entendre la poésie de notre vaste et belle humanité. La façon dont les élèves reçoivent Atala de Chateaubriand apprend infiniment sur la manière dont chacun d’entre nous réagit à n’importe quel texte écrit. L’écrit nous attrape comme il peut au milieu de nos urgences du moment, où du passé qui nous a modelé, de la brise qui souffle aux rythmes de l’événement. Il n’y a jamais une seule lecture possible. Il y en a plusieurs en fonction des histoires individuelles et collectives. Entendre un texte en se mettant à la place de l’autre et des autres permet d’enrichir la compréhension d’une oeuvre et d’un auteur (ici Chateaubriand). Atala sort grandi de toutes ses significations et implications. La lecture implique ce «vivre avec» qui fait naître la conversation, l’échange des points de vue, l’élargissement de l’horizon, l’ouverture. Merci, Christine Lara pour cette précieuse invitation aux (multiples) (re) lectures. Elles demeurent plus que jamais d’actualité.